EBULLITION DE L’EAU

Texte de l’Abbé Nollet (leçons de physique expérimentale tome 4 édité en 1748)

Les passages  mis en rouge sont repris à la fin du texte avec nos connaissances actuelles.

Le bouillonnement des liqueurs et surtout celui de l’eau que l’on fait chauffer, est un phénomène que l’on est tellement accoutumé à voir, qu’il faut être un peu Philosophe, pour oser croire qu’il mérite la peine qu’on s’y arrête...

 

Suspendu par deux ficelles, un vase cylindrique de verre très mince dans lequel on a mis une chopine d’eau bien claire. On y plonge un petit matras de verre aussi bien mince, et afin qu’il ne touche pas le fond , on enfile un peu en force le col avec une rondelle de liège...,  Ce petit matras est environné de toutes parts d’un pouce d’eau à peu près.

A la distance d’un pied au dessous du vase suspendu, on établit un réchaud plein de charbon bien allumés...

1°) Lorsque l’eau a reçu 35 ou 40 degrés de chaleur , la surface intérieure du vase cylindrique surtout celle du fond et la surface extérieure du matras se couvrent de petites bulles qui paraissent être de l’air , ces bulles grossissent à mesure que l’eau s’échauffe , et quand elles ont acquis un certain volume,  elles montent à la superficie de l’eau.

2°) Quand la chaleur de l’eau est de 80° ou à peu près , toute la masse est remplie de bulles imperceptibles, qui s’élèvent rapidement...

3°) L’eau se soulève de toutes parts, et il s’y forme de grosses bulles transparentes qui vont crever la surface.

 

5°) Rien de tout cela ne parait dans l’eau du matras, elle ne parvient que fort lentement à un degré de chaleur qui est toujours un peu moindre que celui de l’eau bouillante ; et elle ne bout jamais, quoique celle qui l’entoure continue de bouillir pendant plus d’une heure...

 

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L’abbé Nollet cherche une interprétation aux phénomènes observés :

Les pores du verre et ceux de l’eau dilatés par 60 ou 70 degrés de chaleur, reçoivent et transmettent des rayons de feu d’un plus gros volume...Le feu se trouve en état d’écarter l’eau, et de remplir un espace sensible d’une matière très fluide, qui n’a point de couleur, et qui est beaucoup plus légère que l’eau , devant  avoir toute l’apparence d’une bulle d’air.L

Que disons-nous aujourd'hui ? :

« d’eau bien claire. »      Pour avoir une expérience toujours reproductible nous prenons de l'eau distillée donc pure.

« 35 ou 40 degrés de chaleur » Nous disons : avec la chaleur reçue  sa température atteint 40°C

« de l’air » Est-ce vrai ? Non c'est de la vapeur d'eau.

« Quand la chaleur de l’eau est de 80° ou à peu près , toute la masse est remplie de bulles imperceptibles, qui s’élèvent rapidement »

L'ébullition commence à 80° de l'échelle de température Réaumur, échelle qu'utilisait l'abbé Nollet. Il indique à peu près car la constuction des thermomètres n'était pas très précise.

« et elle ne bout jamais, quoique celle qui l’entoure continue de bouillir pendant plus d’une heure »

C'est un chauffage au bain marie du nom de l'alchimiste Marie la juive du moyen âge. Ce chauffage est utilisé en cuisine pour ne pas surchauffer certaines sauces.

« Les pores du verre et ceux de l’eau dilatés par 60 ou 70 degrés de chaleur, reçoivent et transmettent des rayons de feu d’un plus gros volume »

La chaleur provoque l'agitation des molécules d'eau qui s'écartent pour former  la vapeur d'eau de la bulle.

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